Retour au camp

Après tout ce temps passer loin des miens j'avais cette irrésistible envie de rejoindre notre groupe, cette envie qui fait que son coeur gonfle et que l'on se sent prêt a affronter le plus grand des cataclysmes.
J'avais perdu une déesse, récupéré des joyaux, gravis des montagnes, affronter le froid, le vent, j'avais l'esprit embrumé par ce voyage mais je me dirigeais en direction de l'oasis d'un pas ferme et décidé.
Le bateau fit sa traversée et mon corps se berçait au rythme des vagues. L'air marin s'engouffrant dans mes cheveux, tout respirait bon l'iode et le retour.

Que c'etait il passé durant mon absence ?
Aegis serait-il revenu ?

Au continent on déplore la mort d'une templière, je lui souhaite bonsoir au royaume de la nuit, j'espère qu'elle y trouvera repos.

Le bateau s'arrête, je touche le sol, le sable est chaud, le soleil frappe fort.
Quel contraste avec le blanc de la neige !
Je redécouvre le plaisir d'enfoncer ses doigts dans ce sable fin et si jaune.
Mes mains s'y plonge avec délice.
Je me frotte les bras avec, j'aurais presque envie de m'y rouler mais on me regarde et je file bien vite.
Je repense au cheval que j'ai laisser libre lorsque la neige devenait trop profonde.
Qu'est il devenu cet animal ?
A t'il retrouvé son chemin ?
Au fond de moi je me dis que oui.

Je remplis ma gourde au puit le plus proche. Je remplis ma besace de fruit et de viande séchée. Prêt a faire la longue traversée du désert.
On me dit que je suis fou d'y aller a pieds, on me prend pour un suicidaire.
Mais non, j'ai envie.
Je l'ai déjà fait une fois il y'a longtemps et je ne sais pourquoi, j'ai envie de le refaire.

Je prend une branche qui me servira de bâton et commence ma longue marche vers l'oasis.
Longue...
Très longue.
Les rares coins d'ombre sous d'énorme rochers me procure le plus grand bien. Je me rationne en eau et en nourriture.
Mes forces puisent dans leurs dernières ressources et j'aperçois au loin quelques palmiers qui s'élèvent du sol comme d'étranges créatures.
Je ne suis plus qu'a quelques pas, je salut les feydakins qui viennent a mon aide.
Je leur réplique gentiment que tout va bien, ils sont soulagés.

Les enfants m'entoure. Ah les enfants ! Ils m'ont manqué, tellement !
Je les embrasse tous sans exception, les plus petits comme les plus grands.
Ils sont tellement tous si... si...
Ils font la ronde et chante. Je tape dans mes mains. Chantez chantez !
Je ris, eux aussi.

Ils m'enlève mes affaires, prennent ma besace et ma gourde. Ils sont mignons.
J'approche de l'eau et y trempe mes mains, j'y plonge avec tant de bonheur, et tout habillé encore !
Mes vêtements sont trempés les enfants m'éclabousse, comme je suis bien ! L'eau est fraîche mais après toutes ces heures passées au soleil, elle me fait beaucoup de bien.
Je barbotte comme un enfant.

Mais il est temps de sortir, je m'etends au soleil, me sèche. Mon corps fume.
Je soupire, comme je suis bien ici...

Je prend un fleure dans l'herbe grasse prêt de l'eau, et la met qui dépasse d'une poche sur ma tunique.
Je me sens tout fier avec cette fleure accroché sur moi.
Je défile parmi les tentes, zigzague de bonheur m'écroule même parfois, ça fait rigoler quelques dames, je souris bêtement et elles rougissent.

Ah oasis oasis, sans toi je suis perdu !
Je déambule toujours, m'avance d'un pas de loup vers la tente de ma bien aimée.
M'a t'elle oubliée depuis tout ce temps ?

Tout à coup une angoisse me prends...
Je suis parti depuis déjà un moment, sans donner de nouvelles, sans rien...

Je m'arrête. Mon visage devient sombre.
Suis-je un homme réellement bien pour elle ?
J'ai peur.
Je ne suis pas a la hauteur.
Une voix dans ma tête me dit d'avancer jusqu'a notre tente. Jusqu'a SA tente. L'autre me dit de partir.

J'hésite.
Partir ? Mais... Je l'aime...
Je me décide d'aller la voir, je fais danser les joyaux dans mes mains.
Devant la porte j'entends une voix d'homme.
Mon visage s'efface, mon coeur s'arrete.
Je vacille, tombe, me relève.
J'ai envie de pleurer, hurler.
Je cours vers la fraîcheur rassurante de l'eau et m'assois en face de cette étendue.

Mais... Elle ne m'aime plus...
Elle en a trouvé un autre...
Un mieux que moi...

C'était prévisible, je suis si souvent absent, si souvent perdu. Je prends de grosses poignées de sable et je les jette dans l'eau claire. L'eau se brouille, comme mes pensées.

Les enfants m'entoure.

"Muad'dib muad'dib, ca va pas ?"

Bien sur que ca va pas ! Mon ange, ma princesse a désertée notre amour...

"Oui ca va les enfants, ne vous en faite pas"

"Mais muad'dib tu semble si triste !" "Pourquoi t'es pas allé voir la jolie Liness ton namoureuse ?"

"Je... Elle est occupée je crois..."
"Mais vas y Muad'dib ! On est sur qu'elle t'attends !"
"Je n'en suis pas si sur moi..."

Les enfants me soulève, diable qu'ils sont gredins !
Je me tortille mais le poids du nombre me fait plier a leur caprice, ils me soulève comme une tribu de cannibales envoyant le repas du soir a la marmite.

Je suis transporté jusque devant la tente de liness.
Les enfants piaille puis s'envolent.
Je suis seul devant la tente.

Mes mains cherchent désespérément un endroit ou se mettre. Elles n'en trouvent pas et pendent lamentablement le long de mon corps.
Je tousse.

Je hausse ma voix et appelle légèrement, comme de peur d'être entendu.

Liness ? Tu es là ?

Devant le voile de la tente j'attends une réponse. Mes mains tremblent, mes jambes veulent s'enfuir, mon coeur s'embale mes yeux cherchent une fuite.
Rester, il faut rester et savoir...