Du ciel à la mer, l'horizon forme une épaisse couche blanche. La neige tombe en délicats flocons sur le port de Trigorn, ainsi que sur les manteaux des voyageurs. Le froid attise les mains et les joues qui se teintent de rouge. Le ponton est glissant, la neige s'est cristallisée pendant la nuit, et les marins ont tressé une corde pour que les voyageurs puissent s'y tenir sans craintes.
" Tout le monde à bord du bâteau ! Nous allons prendre le large dépêchons !"
Les pas se font précipités, et l'on entend quelques glissades accompagnées de grognements. Leila, marche prudemment, petit pas par petit pas sur le pont, et accède au bâteau sans le moindre mal, la main toujours ferme sur la cordelette.
"Votre main damoiselle"
"Non merci je sais me débrouiller seule"
Et c'était vrai, faisant un grand pas pour enjamber le fossé qui la sépare du pont au navire, Leila montra son savoir- faire ainsi que sa détermination. Lissant sa robe, elle se tortille les orteils qui ont semble t'il bien froid dans ses sandales de cuirs ouvertes.
"Désirez vous d'autres chaussures damoiselle ?"
"Là où l'on se rend, on ne connait ni la pluie, ni le froid, ni la neige.. Ca ne sera pas nécessaire"
Se rendant dans la cabine du capitaine, on y goute des boissons chaudes et des petits gâteaux. La traversée n'en sera que plus agréable en compagnie de tout le monde. Sirotant son chocolat chaud, Leila lui disait que le thé à la menthe lui manquait. Elle s'imagina un instant ses pieds dans le sable brulant, sa peau sèche et dure par le soleil et le vent.. Toutes ces pensées lui réchauffait le corps et l'esprit. Et surtout les mains.. Oui sa tasse était brulante..
L'on mis du temps avant de prendre le large, les cordages étaient gelés par la neige, et il fallait dégager la proue du navire de l'eau verglacée.
Arrivés enfin.. A l'oasis dite. Le voyage fut long et pénible mais le prix en valait la peine. Leila resta là à regarder cette caravane des nomades déambuler, et tout ces gens qui vivaient insouciants accomplissant leurs tâches quotidiennes, et se nourissant de leur propre pain. Plus jamais elle n'avait connu cela, et cette modestie et simplicité lui faisait presque peur. Les sentinelles lui faisaient peur.. Cela lui rappellait des mauvais souvenirs à l'esprit.. Avacant comme d'habitude, petit pas par petit pas, trainant son baluchon derrière elle, elle se présenta aux sentinelles..