La nuit avait été des plus courte pour Hanasei. Une fois le minimum d'affaires rangées dans une sacoche de taille moyenne, la jeune femme avait quitté le Temple au milieu de la nuit. Elle se refusait à rester parmi les Templiers, pour tout ce qu'elle leur devait à eux et à lui.
Sa décision était prise. Vesperae l'avait enchainée, le royaume n'était plus qu'un champ de bataille s'abreuvant du sang de ses victimes toujours plus nombreuses. Les humains égalent les démons, les démons égalent les humains.
Elle avait abandonné son combat, elle ne désirait désormais que vivre pleinement sa vie et profiter de cette liberté qui lui était si chère. Cette liberté qui malgré elle se limitait à bien peu de choses. En étant l'être le plus précieux de l'Ange F'lon, Hanasei se devait de ne pas prendre de risques pour sa sécurité. Il serait aisé de s'en prendre à elle afin de le toucher lui.
Hana y avait longuement réfléchi, elle ne pouvait commettre d'erreur.
La jeune femme se sentait oppressée par les liens qui la retenaient à l'Ange. Ces liens qui malgré eux, l'empechaient de vivre comme elle l'entendait.
Il y avait une solution à cela...Partir. Partir loin du continent, s'éloigner de Vesperae, et de F'lon. Loin, elle ne serait plus un obstacle à ses combats, et elle pourrait se permettre de vivre sans pression.
Cela pourrait durer longtemps...attendre, c'est ce que Hanasei savait faire de mieux. Tout au long de sa vie, elle n'avait fait qu'attendre. Alors elle attendrait, des jours, des semaines, ou même des mois si il le fallait, afin qu'un jour son ange lui revienne. Afin qu'elle puisse enfin vivre son amour.
Elle se pensa égoïste, mais après tout, elle méritait de pouvoir enfin être heureuse. Trop longtemps elle s'était trouvée seule, et aujourd'hui qu'elle ne l'était plus, les forces de Vesperae semblaient vouloir l'empecher de poursuivre ce bonheur au delà d'une tranquilité qu'illusoire.
Le voyage s'éternisa de l'aube jusqu'au zenith. Au loin, à travers les dunes, Hanasei vit apparaitre le campement Nomade.
Cela faisait si longtemps...Un souffle d'espoir et de soulagement la traversa. Ici, elle était chez elle, et elle ne serait jamais seule.
La jeune femme apperçut alors les sentinelles. Elle s'approcha lentement, la fatigue se lisant sur son visage.