Le sable, la chaleur ... et lui.

Cela faisait quelques heures déjà que les sentinelles l'observaient. L'homme avait une stature qui indiquait assez clairement qu'il n'était pas originaire du peuple occupant l'île des Sages.
Il semblait également que s'il s'agissait d'un guerrier, son endurance et sa force en feraient un adversaire difficile à combattre. Aussi les sentinelles étaient elles restées loin de lui.

Elles l'observaient.

Pendant sa marche, l'homme avait prêté attention au milieu naturel qu'il traversait. Au bruit du vent, à celui du sable. Peut être se rendait il à la pyramide, peut être avait il perdu la caravane dont il faisait partie...
Ce n'est qu'à la tombée de la nuit qu'il s'assit à même le sable. Il semblait attendre.

Une des deux sentinelles se dirigea alors vers lui. Cessant de se camoufler. Arrivé à quelques pas du voyageur, le Nomade s'arrêta. Il ne pouvait hélas distinguer son visage à cause de la longue tenue bleue. Ses intentions seraient donc dévoilées par sa voix et son langage corporel.

"Salam voyageur. Tu sembles bien las. Aurais tu perdu ton chemin, te serais tu égaré sur la route de ta caravane ?"

Le silence régnait en maître. On entendait de temps en temps un grognement d'un des prédateurs du désert, un chacal là grignotant son repas qu'il venait de chasser. Oh, la bestiole était à une bonne distance des trois individus, non là le plus menaçant c'était ces horribles petits monstres rampant et sifflant de couleurs verte, mauve ou rouge. Eux, pas question de s'en approcher si on ne s'y connait pas un minimum ou si on a pas une bonne arme ou bien c'est Vanilius qu'on rencontre à coup sur. Cela, le mystérieux étranger en avait entendu parlé mais il n'eut pas encore le plaisir de les rencontrer... les serpents, pas Vanilius.

L'être fait de chaire, de muscles -en grande quantité vu sa taille- et de sang était toujours aussi, fixant dans le lointain, attendant sagement une caravane l'emmenant soit pour l'Oasis, soit pour les villes de l'île des cinq Sages.

C'est alors que surgit de nul part une des fameuses sentinelles travaillant pour le Naib Ratus. Celui-ci plus petit que notre étranger se dressa devant lui, méfiant bien sur, le questionnant sur sa venue dans le désert. Une fois que la sentinelle eut finit ses questions, l'étrange personnage se redressa et fixa, finalement, le petit homme qui devait avoir quelques têtes en moins.

Droit, regardant l'autochtone de ses yeux jaunes, cachant son visage à l'aide du foulard, prévu initialement contre le sable il entrepris de répondre à son interlocuteur d'une voix caverneuse sortit tout droit des plus profondes mines naines de Khuzdul. Sa voix était non seulement d'un très grave, elle était aussi forte, pourtant il ne hurlait pas non plus et devait imposer le respect rien que par la voix.

-"As salaam alaykoum petit homme. Je viens du continent. Je marche pour trouver Oasis, pour voir Naib, pour avoir droit à la paix et confort en compagnie d'hommes et femmes."

L'étranger se tût réfléchissant en réalité à des paroles à dire. Chose pas facile pour lui dans son état.

-" Moi chercher refuge dans Oasis avec autres nomades. Toi comprendre?"

Il le fixa sereinement, attendant une réponse.

Un frisson parcouru le dos de la sentinelle. La personne qui était en face de lui était étrange.

"Si tu cherches le Peuple Libre, les Nomades, tu les as trouvés voyageur."

La sentinelle fit un signe de tête vers les dunes et subitement apparu son compagnon qui était resté caché. Il vint les rejoindre.

"Si tu viens en paix pour trouver la sérénité, alors l'Oasis t'es ouvert. Suis nous."

Et d'un pas décidé, avant que la nuit ne soit totale, les deux sentinelles se dirigèrent vers le campement.