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 Page d'Histoire (Les Nomades avant J.C)

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Sharrack
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Sharrack


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MessageSujet: Page d'Histoire (Les Nomades avant J.C)   Page d'Histoire  (Les Nomades avant J.C) EmptyMer 06 Oct 2004, 16:40

L'Arabie est une île (Jazîrat) selon le mot des Arabes, au sens d'une terre coupée des autres : un sous-continent aride séparé de l'Afrique et de l'Asie par la mer et de la Méditerranée par le désert.

De cette terre difficile, les Arabes avec obstination ont fait un carrefour de relations culturelles et économiques internationales. Ils l'ont également dressé comme un refuge, une retraite périlleuse à atteindre pour leurs adversaires, ou après leurs coups de force, par leurs poursuivants.

Ici, tous les déplacements sont un risque, un affrontement avec les traîtrises du sable, des pierres, des vagues.

Trois ensembles se juxtaposent.

Tout au long de la Mer Rouge, le Hijâz compose une haute barrière montagneuse. Au sud, s'étend l'Arabie heureuse, qui reçoit les pluies de mousson, le pays des senteurs et de l'encens. Dans l'angle des ces deux axes, se tient le plateau, le Nadj, couvert de dunes et des amas de rocailles.

Sur une superficie grande comme quatre fois la France, l'eau est rare. Les rivières sont fugitives ; les points d'eau et les puits sont d'autant plus précieuses que jalousement gardés.

A l'exception du sud où les populations se sont fixées, l'Arabie se confond avec le désert et celui-ci a imposé sa marque sur les modes de vie des Bédouins (de Bâdiya, la steppe) nomades. La frugalité et la sobriété caractérisent leur quotidien. L'alimentation se résume à quelques crudités, aux laitages et plus rarement à la viande. Et surtout, il faut inlassablement se mettre en mouvement, passer de campements en campements, suivre les circuits des maigres pâturages et des oasis selon un fragile équilibre menacé par la sécheresse.

Le chameau est la providence du nomade. Il apparaît en Arabie vers le 14è siècle avant l'ère chrétienne, comme animal de transport, comme monture et comme condition de survie. Il fournit laine, cuir, viande, combustible (la bouse), boisson dans les conditions extrêmes (sang et urine). La littérature exalte cette bête capable de couvrir 300 km en une journée et de lever des charges de 300 kg.







Aux marges du désert et dans les oasis se tiennent des groupes sédentaires qui entretiennent avec les Bédouins des relations obligées et consenties. Les échanges concernent les biens nécessaires. Les premiers fournissent aux seconds des dattes, des vêtements, quelques objets manufacturés qui sont troqués contre des bêtes et surtout contre une protection.

Les nomades assurent les oasiens contre les raids des autres nomades. Ils protègent les biens de quelques uns et convoitent le reste. Ce contrat s'applique aux caravanes qui ne peuvent refuser les guides et les escortes.

Les convois attirent les tribus nomades. Elles sont nombreuses et incontrôlées, miséreuses et orgueilleuses. Par nécessité de survie, elles pratiquent la razzia selon un code de l'honneur qui évite, si possible, la mort d'homme et le rapt des femmes et des enfants pour ne pas s'exposer au droit de la vengeance. Le coup de force est rapide et circonstancié, il s'agit de capturer le bétail d'autrui, les biens légers qui font défaut aux moments de précarité et d'éviter les dérives vers la guerre.

L'historiographie arabe ne cesse d'opposer la fidélité et le bon vouloir des sédentaires et l'opportunisme des Bédouins, ou leur sens du gain, comme leur refus à combattre sans risque, ou enfin leur inculture.

La figure du nomade, guerrier monté, pasteur et errant, évoque la liberté totale et le dénuement, elle exagère la fierté de l'apparence et de l'appartenance. L'aridité et l'aristocratie se contredisent et s'accordent pour jouer sur le registre de l'honneur et de l'hospitalité. Plus tard, la distinction coranique entre gens du livre (les citadins et les villageois fervents) et gens de l'épée (les nomades intéressés au butin) viendra redire la difficulté à fédérer les nomades et à faire taire leur tradition de la dissidence et du défi.

Mais matériellement et économiquement, les sous-ensembles sont solidaires et dépendants. La disparition du sédentaire entraînerait celle du nomade qui a besoin d'installations fixes, du commerce urbain, d'une production agricole minimale. Les nomades en remontrent aux cultivateurs et aux marchands, pour vaincre leur réticence, mais sans pouvoir ni les soumettre entièrement, ni moins encore les éliminer.

Dans cette société sans police, ni loi écrite, les équilibres entre les parties sont fragiles et le système des valeurs règle les rapports.







En ce temps, l'individu ne se revendique pas spontanément comme sujet autonome : la vie communautaire est la condition de la vie de chacun. Le terme de tribu résume mal la subtilité des subdivisions et des associations des hommes.

Le groupe de base réunit les gens qui se réclament d'un ancêtre commun. Lorsqu'il atteint une certaine importance numérique, il n'est pas rare qu'il se subdivise selon le même principe, car le désert n'est pas propice au mouvement des grands groupes ; par contre, il faut pouvoir y nouer des alliances temporaires, connaître les contentieux et les affinités. La mémoire des généalogies, des mariages, des filiations devient alors un instrument de stratégie.

La tribu fusionne les familles élargies qui en constituent les unités et qui, sous l'autorité d'un individu, réunit les descendants mâles et leurs propres familles. Un double principe codifie l'organisation de la famille élargie : la transmission de l'identité par le père, la transmission de l'autorité au premier né des mâles. La coutume délègue à l'oncle paternel un droit de préséance sur son frère au sein de la grande famille. L'oncle maternel joue également un rôle déterminé dans la mesure où il représente l'ascendance mâle du côté de la mère.

Les alliances reposent sur le plus primordial des liens, le sang et donc sur la progéniture et par nécessité, le mariage.

Germaine Tillion (Le harem et les cousins, 1966) rapporte ce jugement confié par un vieux savant marocain " Les gens aiment épouser la fille de leur oncle paternel, comme ils aiment manger la viande de leur élevage." Consommer de la viande est désormais bien ordinaire. Mais, le contexte était autre : donner à manger n'est pas nourrir, mais partager de la nourriture, prouver que l'on peut assumer la survie des parents et d'autrui, bref manifester son aisance et son pouvoir à obliger autrui, d'abord les proches.

Alors, éviter que le patrimoine ne se disperse, aller vers le connu (sa source, son lieu, les siens) est une garantie de sûreté et de sauvegarde des plaisirs domestiques.

L'autorité et le prestige de chaque chef de tribu se basent sur le principe d'égalité et la cohésion sociale doit être ravivée en permanence par la largesse, l'affabilité ou la force. Mais certains sont plus riches que d'autres et s'imposent comme arbitre des voisins, des alliés, des clients. Mais, il suffit d'une sécheresse ou d'une révolte pour que revienne l'égalité de la misère. Alors toutes les alliances et les allégeances sont rompues. Les valeurs, comme facteur d'économie de la violence, autorisent d'autres recompositions.

Lorsque la puissance n'est pas à hauteur des prétentions, la coutume (sunna) se réaffirme. Le cheikh (vénérable) et son conseil redoublent de rouerie et de conformisme face aux codes d'origine : il est préférable que les décisions les plus délicates soient le résultat du plus grand consensus (ijma) et du respect des ancêtres.

Dans son Mahomet (Seuil, 1961), Maxime Rodinson montre que les membres de ces différentes tribus dispersées, cherchaient à se conformer à un idéal moral qui leur était propre et dans la formation duquel, la religion ne jouait aucun rôle.

L'homme modèle était doué au plus haut point de la muruwwa (au sens d'humanisme, tel que Hichem Djaït le définit). Cette qualité comportait le courage, l'endurance, la fidélité à son groupe et à ses obligations sociales, la générosité et l'hospitalité. Le sentiment qui le poussait à se conformer à cet idéal était celui de l'honneur (Erdh).

Ces idéaux qui étaient autant de forces d'organisation de la vie sociale et personnelle, aboutissaient à l'homme qui était la valeur suprême pour l'homme.

Le clan est une sensibilité, un orgueil (de l'aisance et de la capacité à rendre de sages et opportuns conseils). La violence n'est jamais loin et la seule protection qui reste, dans ce cas, est la loi du sang (une vie pour une vie), la vendetta, selon le terme arabe Tha'r : chaque vie prise doit être vengée par le clan, sous peine d'une honte inoubliable et collective. Le sens de l'honneur, le sentiment de la liberté ne sont pas propres à la société arabe, mais ils sont au cœur de son fonctionnement.
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